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Libération

Survivre à Gaza, d'un barrage a l'autre

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Depuis l'Intifada, se déplacer dans les territoires est un casse-tête.
publié le 3 avril 2003 à 22h34

Gaza envoyé spécial

Les Israéliens appellent cette région du sud de la bande de Gaza, entre la mer et la frontière égyptienne, Gouch Katif. Les Palestiniens n'ont pas oublié son nom d'«avant», al-Mawassi, une poche de dunes isolée au milieu de colonies israéliennes ­ Névé Dékalim, Gadid, Bédolah, Atsmona, Rafiah Yam ­, qui ont connu de nombreuses attaques ces derniers mois. Al-Mawassi est dans la zone C, sous contrôle exclusif israélien : «De toute façon, ils n'ont rien laissé, ni A, ni B, ni C !», s'indigne un paysan. Les quelque 8 000 Palestiniens qui vivent ici sont régulièrement empêchés d'en sortir librement. Médecins sans frontières a pris en charge cette enclave et s'y rend une fois par semaine, avec l'autorisation de l'armée, après des jours de tractations, assurant surtout une aide psychologique.

Obstacle. Le premier barrage israélien est à Netsarim, au milieu de la bande de Gaza : des enfants louent leurs services pour passer l'obstacle. Aux yeux de Tsahal, un véhicule chargé d'enfants est censé ne pas trans porter de kamikaze. Une route en surplomb est réservée aux colons de Netsarim. Ibrahim, débrouillard, passe sa journée à faire le tour du barrage et à donner des nouvelles : «Un char s'est embourbé.» On s'arrête : un feu rouge en rase campagne, il faut attendre un signal du soldat, depuis son mirador, pour passer. Avant de pénétrer dans al-Mawassi, un nouveau barrage à Toufah, non loin de maisons éventrées. Sur une aire de stationnement, des Palestiniens décharge