Ariel Sharon et George Bush père peuvent respirer : la Belgique, sous la pression notamment des Etats-Unis, a fini par édulcorer sa loi dite de «compétence universelle». Un texte de 1993 qui avait fait d'elle une pionnière de la lutte contre les génocides, mais qui menaçait de plus en plus ses intérêts diplomatiques et économiques.
Pays d'origine. Trois jours après la Chambre des députés, le Sénat a définitivement adopté samedi soir une révision majeure de la loi permettant aux tribunaux belges de juger les auteurs présumés de crimes de guerre, crimes contre l'humanité ou génocide, quels que soient l'endroit où ils ont été commis, la nationalité des accusés ou celle de leurs victimes. Désormais, la loi autorise la justice belge à rejeter une plainte déposée par un individu ayant vécu en Belgique depuis moins de trois ans, à transférer les plaintes devant la Cour pénale internationale, dans le pays où le crime présumé a été commis, ou dans l'Etat où réside son auteur présumé.
L'action engagée en 2001 contre le Premier ministre israélien Ariel Sharon pour sa responsabilité indirecte présumée dans les massacres de Sabra et Chatila en 1982 au Liban, avait créé une forte tension entre la Belgique et l'Etat hébreu. Le mois dernier, c'est l'ex-président américain George Bush et le secrétaire d'Etat Colin Powell qui se retrouvaient poursuivis pour les bombardements américains de 1991 sur l'Irak. L'ambassadeur des Etats-Unis en Belgique avait sommé Bruxelles de «rejeter cette plainte s