Jérusalem envoyé spécial
Mahmoud Abbas peine à former son gouvernement. Sous la pression internationale, Yasser Arafat l'avait désigné, le mois dernier, au tout nouveau poste de Premier ministre palestinien. Alors qu'il avait en théorie jusqu'à mardi pour constituer son équipe, l'homme, plus connu sous son nom de guerre d'«Abou Mazen», a réclamé un délai supplémentaire de deux semaines, a annoncé hier l'agence officielle palestinienne Wafa. Un retard qui serait dû à un différend entre les deux dirigeants sur le choix très sensible du futur ministre de l'Intérieur.
«Feuille de route». Devant Joschka Fischer, le chef de la diplomatie allemande, qu'il recevait hier à Ramallah, Yasser Arafat s'est voulu rassurant : «Il (Abou Mazen) présentera son cabinet dans les prochains jours. Je pense que ce sera pour samedi», a-t-il déclaré. La mesure est très attendue, car elle conditionne la publication par l'administration Bush de la fameuse «feuille de route», un plan élaboré par le Quartet (Etats-Unis, UE, ONU et Russie) et censé conduire à la création d'un Etat palestinien indépendant d'ici à 2005. Artisan des accords d'Oslo et numéro 2 en titre de l'OLP, Abou Mazen détient la clé d'une relance du processus diplomatique. Dans l'esprit des dirigeants américains, sa nomination doit sanctionner une mise en retrait de son chef et enclencher une réforme en profondeur des institutions palestiniennes. Dans cette perspective, sa capacité à choisir lui-même ses collaborateurs a valeur de test. O