Berlin de notre correspondante
Magnus Gäfgen, 27 ans, étudiant en droit, a avoué les faits. Le 27 septembre 2002, il a attiré Jakob von Metzler, 11 ans, fils d'un grand banquier de Francfort, dans son appartement, l'a violé et tué. Son motif : l'envie. Magnus Gäfgen qui voulait être riche lui aussi, a réclamé une rançon d'un million d'euros à la famille Metzler. Il aurait dû écoper d'une peine de prison à vie. Affaire classée. Pourtant, jusqu'à mercredi matin, personne ne savait encore si le procès allait avoir lieu parce que les aveux du meurtrier ont été obtenus sous la menace de tortures. Ce qui est contraire aux dispositions de la loi fondamentale allemande et de la Convention européenne de défense des droits de l'homme. Du coup, la première audience de ce procès peu ordinaire, qui a démarré mercredi à Francfort et se poursuit aujourd'hui, a été entièrement consacrée à cette question, reléguant le meurtre au second plan.
Fausses pistes. Le 1er octobre 2002, les policiers de Francfort tiennent leur suspect mais n'arrivent pas à lui faire avouer où se trouve l'enfant. Magnus Gäfgen se défausse, accuse d'autres personnes, donne à plusieurs reprises de fausses pistes. Les policiers menacent le suspect de lui faire subir des tortures d'une telle intensité qu'«il regrettera même d'être né». Selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung, un policier souffle au visage de Magnus Gäfgen que «le jeu est fini» et le prévient qu'un hélicoptère arrive avec un spécialiste de ce type de torture