Abidjan de notre correspondante
Arrivés sur les chapeaux de roue, cinq ministres, issus des différentes rébellions, entrent d'un pas rapide dans le grand immeuble de la Caisse de stabilisation, ex-symbole de la prospérité cacaoyère du pays, sis au coeur du quartier d'affaires. C'est la première fois depuis la signature de l'accord de paix, à Paris en janvier, que des ministres de la rébellion viennent à Abidjan. Ils sont étroitement encadrés par une équipe de militaires français. Point de gardes du corps rebelles à l'horizon, ce sont les soldats de la force ouest-africaine qui contrôlent les participants à la cérémonie de passation des charges entre membres sortants et entrants du nouveau gouvernement. Quelques passants se sont massés devant le bâtiment, plus curieux qu'hostiles. Aucun «jeune patriote» en vue : ces partisans de Laurent Gbagbo promettaient d'empêcher l'arrivée des représentants de la rébellion, il y a une semaine, et 200 d'entre eux s'étaient, en prévision, massés à l'entrée nord de la ville .
Agenda. Il est vrai que les figures phares manquent à l'appel. Guillaume Soro, le secrétaire général du Mouvement patriotique de Côte-d'Ivoire, Tuho Fozié, le premier à avoir parlé au nom du MPCI, en septembre, Michel Gueu, le chef des opérations militaires, et un autre commandant opérationnel ne prendront leurs fonctions que mercredi. Symbolique d'une possible normalisation politique, cette passation aurait dû avoir lieu la semaine dernière. Mais la reprise des combats d