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Libération

Les pacifistes pris pour cibles en Israël

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Trois militants étrangers pour la paix abattus en un mois.
publié le 15 avril 2003 à 22h50

Jérusalem envoyé spécial

En Irak, Tom Hurndall avait été «bouclier humain». Brièvement. Ce jeune Londonien n'aimait pas la surveillance continuelle dont il était l'objet et avait quitté le pays avant même le début des hostilités. Depuis le 4 avril, il avait rejoint une autre zone de guerre. Vendredi après-midi, dans la ville de Rafah, à l'extrême sud de la bande de Gaza, il a voulu protéger deux enfants palestiniens des tirs de l'armée israélienne. Il a reçu une balle en pleine tête. Les médecins l'ont déclaré en état de «mort clinique».

En un mois, trois pacifistes étrangers ­ un Britannique et deux Américains ­ ont été tués ou grièvement blessés par les soldats de Tsahal. Agé de 21 ans, Tom Hurndall, comme les deux autres victimes, appartient au Mouvement de solidarité internationale (MSI), un groupe qui par des méthodes non violentes tente, depuis le déclenchement de l'Intifada, de freiner l'action de l'armée israélienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Pour ses compagnons, il ne s'agit pas d'un accident, mais d'une «exécution délibérée».

Non-violence. Entre eux, ils s'appellent les «internationaux». De tout âge, originaires pour la plupart des Etats-Unis, de Grande-Bretagne ou d'Irlande, ils sont quelques dizaines à courir d'un front à l'autre avec leur vie comme seule arme. Des pacifistes engagés qui s'opposent à des destructions de maison, se mettent en travers de convois de blindés, s'interposent entre des soldats et des civils. «Notre action est totalement non v