A Vienne, 75 pays se penchent sur un état des lieux décourageant.
«Un monde sans drogues, c¹est possible.» Pour le prouver, Pino Arlacchi, directeur de l¹Office des Nations unies contre les drogues et le crime (UNODC), rassemble, en juin 1998, une coalition de plus de 150 pays s¹engageant, devant l¹assemblée générale de l¹ONU, à «éradiquer ou réduire significativement» l¹offre et la demande de stupéfiants d¹ici à 2008. Arrivés à mi-parcours, les ministres de 75 pays sont réunis aujourd¹hui et demain, à Vienne en autriche, sous l¹égide de l¹ONU (lire encadré) pour rendre compte des «progrès accomplis et des difficultés rencontrées» dans la réalisation de cet ambitieux projet.
Le ton a été donné par l¹actuel directeur de l¹UNODC dès l¹ouverture des travaux préparatoires, la semaine dernière. L¹Italien Antonio Maria Costa a vanté des «progrès encourageants dans la réalisation d¹objectifs encore lointains», tout en critiquant les tendances «autodestructrices» à la légalisation du cannabis dans certains pays occidentaux. «En collaboration avec nos alliés, nos programmes ont aidé les gouvernements clés à affaiblir le trafic de drogues de manière significative», trompette de son côté le Département d¹Etat des Etats-Unis, principaux bailleurs de fonds de la «guerre à la drogue» (1). Un triomphalisme tempéré par les chiffres mêmes du Département d¹Etat dans son rapport annuel : 190 000 hectares de coca auraient été cultivés en 1998 dans le monde, contre 205 000 en 2002. La production m