Athènes envoyé spécial
«Ce n'est pas seulement l'élargissement de l'Europe que nous célébrons, c'est son unification. 450 millions d'Européens vont se rassembler dans le plus vaste projet d'intégration jamais entrepris par des voies pacifiques. Le jour que nous vivons voit se réaliser une formidable espérance.» A l'instar de ses partenaires, Jacques Chirac a laissé percer une pointe d'émotion lors de la cérémonie de signature des traités d'adhésion à l'Union européenne de huit pays d'Europe centrale et orientale Pologne, Hongrie, Slovaquie, République tchèque, Slovénie, Lituanie, Lettonie et Estonie plus Chypre (du Sud) et Malte, qui a eu lieu, hier après-midi, au pied de l'Acropole, à Athènes (1).
Il reste que cette célébration des «retrouvailles» européennes avait quelque chose de factice. Les Vingt-Cinq, tout comme les Quinze au demeurant, sont profondément divisés, comme l'a révélé la crise irakienne, et ils ne partagent manifestement pas le même projet d'avenir. Le débat sur les futures institutions de l'Union l'a cruellement mis en évidence, hier matin.
Avantages. Une anecdote il lustre cette incompréhension entre les tenants d'une «Europe puissance», dont l'Allemagne et la France, et ceux qui voient dans l'Union un grand marché. Lors d'un point de presse, le Premier ministre polonais, Leszek Miller, et son vice-Premier ministre et ministre des Finances, Grzegorz Kolodko, ont longuement expliqué les avantages économiques, financiers et sociaux de l'Europe. Manifesteme