Abidjan de notre correspondante
La situation est «un peu schizophrénique», reconnaissait, lundi, jour de son entrée en fonction, un ministre du Mouvement populaire ivoirien du Grand-Ouest (Mpigo), l'un des trois mouvements rebelles. Le même jour, le Mpigo et l'armée ivoirienne se combattaient sur le front ouest. Il y a deux jours, Michel Gueu, chef militaire du Mouvement patriotique de Côte-d'Ivoire (MPCI), était encore en treillis. Hier, à Abidjan, il recevait en costume de ville les clés de son ministère, les Sports et Loisirs.
Mercenaires. Formellement, la Côte-d'Ivoire respecte les accords de Marcoussis du 24 janvier : la transition est sur les rails. Mais deux logiques continuent de s'opposer. L'une, politique, matérialisée par le nouveau gouvernement ; l'autre, militaire, se joue sur les fronts de l'ouest et du centre. Plusieurs sources affirment qu'Abidjan avait passé un contrat avec la société de sécurité britannique Northbridge Services Group pour l'envoi, en soutien de l'armée, d'un millier de mercenaires. La présidence ivoirienne a démenti. Northbridge s'est défendue en avançant l'argument de l'assistance humanitaire, peu crédible au regard du matériel commandé : selon une source proche du Comité de suivi des accords de Marcoussis, les biscuits énergétiques ont été oubliés au profit, entre autres, d'une vingtaine de véhicules blindés et de 500 AK 47.
Abidjan reste figé dans une sourde inquiétude, nourrie de déclarations tapageuses. Militant du parti de Laurent Gbagbo