Moscou de notre correspondante
La Russie a échappé, hier à Genève, pour la deuxième année consécutive, à une condamnation de la Commission des droits de l'homme de l'ONU pour les exactions commises par ses troupes en Tchétchénie où un conflit armé se poursuit depuis 1999. Des estimations crédibles font état de 20 000 victimes durant la guerre, sans compter la répression depuis. La résolution présentée par l'Union européenne, rejetée par 21 voix contre 15, dénonçait notamment les disparitions, exécutions extrajudiciaires, tortures, mauvais traitements, détentions arbitraires et harcèlements aux points de contrôle dans la petite république du Caucase russe.
Document officiel. A la veille du débat au sein de la Commission des droits de l'homme, de nombreuses ONG s'étaient mobilisées pour réclamer des sanctions. Human Rights Watch (HRW) a notamment prôné la constitution d'une commission nationale, puis internationale si nécessaire, pour faire toute la lumière sur les exactions. Car les données sur les violences qui se perpétuent dans cette région contredisent le discours des diplomates russes qui affirment que la situation s'y normalise. Dans un rapport adressé le 7 avril à la commission, HRW se réfère, notamment, pour dire que la situation empire, à un document officiel obtenu d'une source non identifiée au sein du gouvernement russe. Ces statistiques gouvernementales, non publiées, font ressortir qu'en Tchétchénie, 1 132 civils ont été tués en 2002, a relevé, lundi, la directric