Un tour de force. Après plusieurs jours d'âpres négociations diplomatiques, la Commission des droits de l'homme (CDH) de l'ONU est parvenue, hier, à Genève, à réprimander gentiment Cuba... sans faire la moindre allusion aux trois exécutions sommaires de la semaine dernière, ni aux condamnations expéditives, début avril, de 75 dissidents à des peines de 6 à 27 ans de prison. Approuvée par 24 pays sur 53 (20 ont voté contre et 9 se sont abstenus), la résolution de la CDH, présentée notamment par l'Uruguay et le Pérou et soutenue par les Européens et les Etats-Unis, se borne à reprendre celle adoptée l'an dernier à la même époque.
Elle demande à Cuba de «recevoir la représentante spéciale du Haut Commissaire [la juriste française Christine Chanet, ndlr] et de mettre à sa disposition tous les moyens nécessaires pour lui permettre de s'acquitter pleinement de son mandat» enquêter un tant soit peu sur la situation des droits de l'homme dans l'île. Depuis un an, la dictature castriste refuse de la recevoir. Mais la CDH a fait comme si de rien n'était. Et comme si rien ne s'était passé depuis.
Vague de répression. Entre le 18 et le 21 mars, le régime castriste a mené sa plus grande vague de répression politique depuis des années. Militants des droits de l'homme et journalistes indépendants arrêtés ont été condamnés à de lourdes peines après des procès sommaires, accusés d'atteinte à la «sécurité nationale», d'être des «mercenaires» au service des Etats-Unis. Parmi eux, beaucoup de p