Londres correspondance
La police nord-irlandaise et l'armée britannique ont participé à l'assassinat de catholiques dans les années 80 : ces allégations de collusion avec des tueurs protestants, qui pèsent depuis longtemps sur les forces de l'ordre, ont été confirmées hier pour la première fois.
Ces révélations sont contenues dans un rapport d'enquête rédigé par John Stevens, chef de la police métropolitaine de Londres. Les accusations sont graves : collusion entre l'armée et des groupes paramilitaires loyalistes, compromission d'un ministre du gouvernement britannique en charge de l'Irlande du Nord, assassinats politiques perpétrés sur des dizaines d'innocents en toute connaissance du RUC (Royal Ulster Constabulery, police nord-irlandaise majoritairement protestante) et des services secrets britanniques, agents spéciaux livrés à eux-mêmes et hors de contrôle, tentatives d'intimidation et d'obstruction aux trois enquêtes menées depuis 1989 par l'équipe de sir John Stevens... Détaillées dans un dossier préliminaire de 21 pages et distribué hier aux représentants de la police et de la justice nord-irlandaises, ces révélations ont fait l'effet d'une bombe.
«Sérieux». Le ton et les expressions employées par sir John Stevens lors de sa conférence de presse à Belfast ont été jugés par les observateurs comme «tout à fait inédits et extrêmement sérieux». L'enquête de John Stevens, dont ce rapport constitue le troisième chapitre, a dé marré un dimanche de février 1989, au lendemain du m