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Libération

Election présidentielle sous tension au Nigeria

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Le président sortant Obasanjo fait figure de favori.
par Raphaëlle NOLLEZ-GOLDBACH
publié le 19 avril 2003 à 22h55

L'élection présidentielle qui se déroule samedi au Nigeria constitue un enjeu fondamental pour la toute jeune démocratie. Pour le pays le plus peuplé d'Afrique (114 millions d'habitants), sixième exportateur mondial de pétrole et puissance régionale, la transition pacifique entre deux pouvoirs civils serait une première. Après vingt-huit ans de régime militaire et six coups d'Etat, ce n'est qu'en 1999, à la mort du dictateur Sani Abacha, que des élections ont permis l'accession au pouvoir d'Olusegun Obasanjo.

Contestations. Candidat à sa propre succession face à 19 adversaires, Obasanjo est déjà assuré de détenir la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Sa formation, le Parti démocratique populaire, a largement remporté les élections législatives et sénatoriales, la semaine dernière. Mais cette victoire est contestée par l'opposition qui dénonce des fraudes et menace de lancer une «action populaire» en cas d'irrégularités lors de la présidentielle.

Le scrutin se déroule donc dans un climat tendu, d'autant que le pays a été frappé par des vagues de violence préélectorales. En mars, des affrontements interethniques ont éclaté dans le détroit du Niger, principale région pétrolière, autour de la question disputée de la répartition de la rente pétrolière. Dans le Nord musulman, où la charia a été instaurée dans douze Etats, des heurts entre chrétiens et musulmans ont causé la mort de plus de 200 personnes en novembre, mettant en difficulté Obasanjo. Le détonateur avait été l'an