Bagdad envoyé spécial
L'opposition irakienne est en train de reprendre les choses en main à Bagdad, où un membre du Congrès national irakien (CNI, dirigé par Ahmed Chalabi), Mohamed Morsen al-Zoubeidi, a été «proclamé» gouverneur de la capitale mercredi. Meilleur orateur que son mentor, plus consensuel et surtout moins proaméricain, Al-Zoubeidi paraît même capable de faire sérieusement de l'ombre à Ahmed Chalabi, pressenti pour prendre la tête d'un futur gouvernement de transition. Hier, le nouveau gouverneur de Bagdad a expliqué avoir mis sur pied 22 commissions municipales qui s'apprêtent à rétablir tous les services, de l'électricité en passant par l'éducation et la police. Il a appelé tous les fonctionnaires à se remettre à la tâche et décrété dès aujourd'hui une réouverture des écoles. «Nous avons assez d'argent à la banque centrale pour payer tous les salaires», a-t-il assuré devant un parterre mixte d'une soixantaine de fonctionnaires de l'ancien régime, de chefs tribaux et d'anciens opposants.
«Unanimité». Agé d'une cinquantaine d'années, Al-Zoubeidi est un chiite, diplômé de sciences politiques. Mais il n'existe aucune biographie officielle de cet homme secret habitué à la clandestinité. Il dit s'être exilé voilà vingt-trois ans, en avoir passé treize dans le Kurdistan irakien et dans d'autres pays «voisins» sans doute la Syrie où vivent encore son fils et son épouse. Beaucoup ne le connaissent que sous son nom de guerre, Abou Eider. Son bras droit est un général de