Le président sortant Olusegun Obasanjo arrivait, hier, largement en tête de l'élection présidentielle de samedi au Nigeria, la première depuis la fin de la dictature militaire en 1999. Selon les premiers résultats officiels, l'ex-général, qui faisait figure de favori face à dix-neuf candidats, obtiendrait près de trois quarts des suffrages exprimés et son principal rival, Muhammadu Buhari, moins de 25 %. Les résultats nationaux devraient être connus demain ou après-demain, selon la Commission nationale électorale.
Chaotique. Si le score de Muhammadu Buhari, un ex-général lui aussi, devait remonter, un second tour sera nécessaire, et les quelque 61 millions d'électeurs retourneront aux urnes le 26 avril. Ils éliront également et définitivement ce jour-là les gouverneurs des 36 Etats de la fédération nigériane, pays le plus peuplé d'Afrique avec plus de 120 millions d'habitants.
La participation a été massive pour une élection présentée comme historique : le Nigeria tente de réussir, pour la première fois depuis son indépendance en 1960, une transition sans heurts, dans un pays riche en pétrole mais miné par la corruption et l'instabilité sociale. La campagne électorale a été entachée de violences. L'organisation des élections parlementaires du 12 avril, gagnées par le Parti démocratique populaire d'Obassanjo, fut passablement chaotique. «Il n'y a pas eu de vote dans la majeure partie du Sud et du Sud-Est. Ils ont simplement rempli eux-mêmes les feuilles de résultats», a déclaré