Pékin de notre correspondant
Un bilan brutalement revu à la hausse, le limogeage de deux responsables politiques, l'annulation d'une semaine de vacances... Les événements se sont précipités hier à Pékin, où le gouvernement chinois tente de retrouver une crédibilité perdue et veut montrer qu'il fait tout, désormais, pour tenter de contenir l'épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère (Sras), qualifiée officiellement de «très sérieuse».
Quatre jours après le «coup de gueule» de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) mettant en cause les informations officielles sur l'étendue du Sras à Pékin (Libération du 17 avril), le gouvernement a diffusé hier les «vrais» chiffres : 339 cas confirmés dans la capitale, soit près de dix fois plus que précédemment admis, et 18 morts, soit quatre fois plus que le bilan précédent. 430 personnes sont par ailleurs en observation à Pékin et pourraient alourdir ce bilan dans les prochains jours, a précisé le vice-ministre de la Santé, Gao Qiang. Au niveau national, ces nouveaux chiffres portent à 1 807 le nombre de cas et à 79 le nombre de décès. Le bilan s'est également aggravé ce week-end à Hongkong, avec 19 morts supplémentaires, soit au total 88 décès pour 1 380 cas.
Victimes expiatoires. Le vice-ministre de la Santé, qui a reconnu face à la presse la «faiblesse» et les «erreurs» de la réaction gouvernementale à l'épidémie, remplaçait au pied levé le ministre de la Santé et le maire de Pékin, prévus sur le fax d'invitation reçu par les journ