Berlin de notre correspondante
Comme si de rien n'était, le chancelier Gerhard Schröder a décidé de fêter Pâques en famille à Sienne (Italie). Et, pendant qu'il musardait aux terrasses des cafés, sous l'oeil des photographes, les dirigeants du Parti social-démocrate (SPD) ont passé le week-end à jouer les pompiers de service. Car il y a le feu au SPD. Il y a dix jours, douze députés de l'aile gauche du parti ont appelé les adhérents à se prononcer par référendum sur les projets de réformes en cours du gouvernement Schröder, lors d'un congrès extraordinaire du parti qui doit avoir lieu le 1er juin. Une première dans l'histoire du SPD qui fêtera fin mai ses 140 ans d'existence.
Dans un manifeste intitulé «Nous sommes le parti», les protestataires se sont attaqués à «l'agenda 2010» présenté par Schröder à la mi-mars. Ce programme prévoit notamment une réduction drastique des allocations chômage de 36 à 18 mois, un assouplissement du droit de licenciement et une baisse des prestations maladie. Pour les douze députés, ces mesures portent atteinte à l'Etat social allemand. «Couper dans les aides aux chômeurs ne va pas résoudre les problèmes d'emploi, note un cadre du SPD. Ce qu'il faut, c'est créer des emplois. Il faudrait redonner par exemple de l'argent aux communes pour qu'elles emploient du personnel.» Une politique de relance néokeynésienne, c'est exactement ce que préconisait l'ancien ministre de l'Economie, Oskar Lafontaine, qui avait quitté le premier gouvernement Schröder a