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Libération

SRAS: Pékin à l'heure de la grande peur

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La capitale chinoise est en proie à la psychose après l'aveu des autorités.
publié le 22 avril 2003 à 22h57

Pékin de notre correspondant

La peur s'est emparée de Pékin. Au lendemain de la soudaine dramatisation de l'épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère (Sras) par les autorités, la capitale chinoise a changé de visage. Les masques de protection, en augmentation constante ces derniers jours, sont désormais omniprésents, la circulation est devenue fluide car de nombreux Pékinois ont choisi de ne pas sortir de chez eux, les grands magasins et les restaurants ont perdu d'un jour sur l'autre une bonne partie de leur clientèle. En 48 heures, la capitale chinoise est passée de 37 cas déclarés de Sras à près de 455 hier, alors qu'au niveau national on en est à 2 001 cas et 92 morts, une progression vertigineuse qui devrait se poursuivre dans les jours prochains, selon les experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette annonce, doublée du limogeage du maire de la ville et du ministre de la Santé et de la suppression de la semaine de vacances du 1er Mai, a plongé dans la crise une ville de 13 millions d'habitants en proie à d'innombrables rumeurs.

Quarantaine. Plusieurs mesures ont eu pour effet de faire entrer la crainte dans chaque foyer. Les parents d'élève doivent prendre chaque matin la température de leur enfant et l'inscrire sur une feuille remise aux enseignants. Ces derniers ont dit aux élèves que s'ils avaient peur de l'épidémie, ils pouvaient rester chez eux sans crainte de sanction. Plusieurs universités de la capitale sont carrément placées en quarantaine à l