Jérusalem envoyé spécial
Mahmoud Abbas, le Premier ministre palestinien désigné, va-t-il jeter l'éponge avant même d'être investi ? Faute d'un accord avec Yasser Arafat, il n'était toujours pas parvenu, hier, à former son gouvernement, vingt-quatre heures avant la fin du délai légal. Après des semaines de crises et de conciliabules, l'impasse semble totale. Les pourparlers «entre moi et Arafat ont été un échec. Je ne discuterai plus de cela», a déclaré l'homme plus connu sous son nom de guerre d'Abou Mazen à l'un des négociateurs.
Pressions. Samedi soir, à la suite d'une réunion très houleuse du comité central du Fatah, il avait menacé de démissionner. Il est, depuis, enfermé chez lui à Ramallah et refuse de recevoir les responsables chargés de servir de médiateurs. Signe supplémentaire de la gravité de la crise, l'ensemble de la communauté internationale s'est mobilisé en sa faveur. Son entrée en fonction conditionne en effet la publication de la «feuille de route», un plan de paix établi par le «quartet» (Etats-Unis, ONU, UE et Russie) qui prévoit la tenue d'une conférence internationale et la création d'un Etat palestinien d'ici 2005. «Le temps de conclure les consultations légitimes et nécessaires à la formation d'un gouvernement est arrivé», a insisté hier le Quai d'Orsay. «La formation d'un gouvernement fort dirigé par Abou Mazen... est tout à fait dans l'intérêt des Palestiniens», a renchéri le département d'Etat. En privé, les dirigeants américains se montreraient enco