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Libération

Tokyo hausse le ton face à la Corée du Nord

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Les conservateurs veulent que le Japon puisse répondre en cas d'attaque.
publié le 23 avril 2003 à 22h57

Tokyo de notre correspondant

Al'heure de ladite «menace nord-coréenne», ceux qu'on appelle au Japon les néo-kon, rassemblement diffus de politiciens faucons et néoconservateurs issus de l'aile la plus conservatrice du Parti libéral démocrate (PLD, au pouvoir), sortent de leur réserve. Depuis des semaines, ils réclament ­ en vain ­ un «rôle nouveau» pour l'Archipel. Celui d'un pays libéré de son pacifisme d'écrin. Ces néo-conservateurs ont en commun de partager la même défiance à l'égard de la Constitution pacifique du pays (promulguée en 1947 par les forces d'occupation du général MacArthur) et de son article 9, qui dicte les orientations en matière de défense et le rôle des forces d'autodéfense. «En présentant la Corée du Nord comme un pays prêt à attaquer, ces politiciens satisfont leurs ambitions politiques, estime un observateur. Leur objectif est d'obtenir une révision de la Constitution et la suppression de l'article 9. Ils souhaitent remplacer l'appellation forces d'autodéfense par celle d'armée et doter celle-ci de moyens offensifs.»

Frappes. Dernièrement, le ministre de la Défense, le costaud Shigeru Ishiba, 46 ans, a ébranlé les fondations du légendaire pacifisme constitutionnel nippon. Il a avancé l'idée de «frappes préventives contre la Corée du Nord». Selon lui, «de telles frappes ne violeraient pas la Constitution pacifique s'il s'agissait d'empêcher le lancement d'un missile nord-coréen contre le Japon». Cette déclaration fracassante, impensable il y a quelques