Pékin de notre correspondant
Le SMS (Short message system) est arrivé tard, mardi soir, sur le téléphone portable : «Demain, ne sortez pas dans la rue : il y aura des déplacements de malades du Sras (syndrome respiratoire aigu sévère) d'un hôpital à l'autre et vous risquez d'être contaminé...» L'ami chinois qui l'avait envoyé l'avait lui-même reçu d'un proche, et l'avait relayé, sans réfléchir, à l'ensemble de son carnet d'adresses. Le message a fait le tour de Pékin et, mardi soir, une étrangère recevait le même conseil de la part d'un patron de bar (déserté) qui avait, lui aussi, reçu l'information et s'empressait de la rediffuser... Or ces avis alarmistes reposent sur une contre-vérité : le virus du Sras ne se propage pas par l'air mais par contact étroit, et on peut donc voir passer une ambulance sans risquer pour autant d'être contaminé.
Contrôle fort. Depuis le début de l'épidémie du Sras en Chine, les messages de ce genre circulent en tous sens et contribuent grandement à la panique, illustrant le rôle clé des technologies de l'information dans ce type de crise, surtout dans un pays qui conserve un contrôle fort sur les médias.
Les SMS, en particulier, ont connu une véritable explosion en Chine continentale depuis leur introduction il y a deux ans (Libération du 15 mai 2001) et les chiffres donnent le vertige : rien que pour la semaine du Nouvel an chinois, début février, 7 milliards de SMS ont été échangés, dans un pays qui compte déjà 221 millions de téléphones portabl