Washington
de notre correspondant
Paris a beau faire des efforts pour tenter de réchauffer le couple franco-américain, la rancoeur de Washington est tenace. Pour la première fois, le secrétaire d'Etat Colin Powell a promis mardi que la France subirait «les conséquences» de son opposition farouche, à l'ONU, à la guerre contre l'Irak. Invité de Charlie Rose (qui anime un des plus sérieux talk-shows du paysage audiovisuel américain sur la chaîne publique PBS), Powell est revenu sur son bras de fer avec Paris, pendant les trois premiers mois de l'année : «C'était une période très diffi cile (...). Pendant que mon collègue Dominique de Villepin était en Afrique, visitant trois pays africains pour obtenir leur vote ; j'étais au téléphone juste avant son atterrissage à chacune de ses escales.» Charlie Rose : «Pour dire quoi ? "Fermez l'aéroport ?"» ÊPowell : «Pour m'assurer qu'il n'aurait pas les votes africains. C'était une expérience diplomatique fascinante. Mais maintenant, c'est fini, et nous devons examiner tous les aspects de notre relation à la lumière de tout cela.» Rose : «Y a-t-il des conséquences pour qui se dresse comme cela contre les Etats-Unis ?» Colin Powell répond sans hésiter : «Oui !»
Réunion de haut niveau. Le secrétaire d'Etat n'a pas précisé la nature de ces conséquences. Elles ont fait, lundi, l'objet d'une réunion de très haut niveau à la Maison-Blanche, révélée par Libération le lendemain. Le Pentagone a notamment suggéré d'écarter la France de toutes les déci