Bruxelles (UE) correspondance
Une levée de boucliers a accueilli, hier, les idées de Valéry Giscard d'Estaing sur les institutions de l'Europe élargie. Le président de la Convention pour l'avenir de l'Europe est accusé de vouloir passer en force en faisant prévaloir les positions défendues par les «grands» pays et les partisans de la simple coopération entre gouvernements. La Commission européenne a pris hier la tête de la contestation, avec un communiqué furieux. Sans attendre l'avis du présidium de 13 membres chargé de piloter la Convention, VGE avait dévoilé sa vision personnelle, mardi soir, par l'intermédiaire de son porte-parole.
Principale pièce de l'architecture giscardienne : la création d'un président de l'UE élu pour deux ans et demi qui mettrait fin au système de présidence tournante. L'idée est soutenue par les six «grands» pays de la future Union élargie (Allemagne, France, Grande-Bretagne, Espagne, Italie, Pologne) mais rejetée par les «petits», qui craignent d'être marginalisés par un «directoire». Pour tenter de les amadouer, le projet de VGE précise que ce président serait en fait un président de séance (ce que les Anglo-Saxons appellent un chairman) qui coordonnerait plus qu'il ne commanderait. Il aurait, en revanche, un rôle de représentation de l'UE sur la scène internationale.
«Provocation». Toujours pour rassurer les petits pays, VGE propose un vice-président, et le maintien de certains éléments de la rotation actuelle des présidences, notamment pour les