Pékin de notre correspondant
Jean-Pierre Raffarin est attendu avec impatience à Pékin. D'abord, par un gouvernement assiégé par l'épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère (Sras) et qui compte ses visiteurs étrangers sur les doigts d'une main. Ensuite, par une communauté française inquiète de voir la peur du virus faire beaucoup plus de dégâts que le virus lui-même, et qui espérait qu'en venant en Chine, le Premier ministre aiderait à calmer les esprits.
Fantasmes renforcés. A la veille de cette visite, on est loin du compte : vu de Pékin, Jean-Pierre Raffarin en fait un peu trop... La médiatisation, à Paris, des mesures de précaution prises pour la délégation française lingettes désinfectantes, gel hydro-alcoolique, une «structure de qualité occidentale» prévue dans un hôpital de Pékin au cas où... , frise l'indécence et renforce les fantasmes. Raffarin débarque dans une ville où, moyennant quelques précautions élémentaires, des milliers de Français et d'étrangers continuent à vivre et à travailler normalement. Si la capitale chinoise et ses 13 millions d'habitants sont en proie à la panique depuis le début de la semaine, c'est parce que leur gouvernement leur a caché la vérité et a géré cette situation avec une incroyable incurie. Il en paye aujourd'hui le prix fort.
Lundi dernier, un groupe d'hommes d'affaires français s'était réuni à Pékin pour chercher les moyens de calmer les réactions assurément excessives et irrationnelles enregistrées en France. Ils comptaient s