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Libération

Cinq ans de prison pour Winnie Mandela

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La «Mère de la nation» condamnée pour vol et fraude.
publié le 26 avril 2003 à 23h01

Pretoria envoyée spéciale

«Je suis triste», soupirait hier un habitant de Soweto à l'annonce de la condamnation de Winnie Mandela à cinq ans de prison, dont huit mois ferme, pour vol et fraude. «Comment une icône comme elle, qui a tant souffert pour nous, a-t-elle pu tomber aussi bas ?», se demandait-il. Hier, la carrière de la flamboyante Winnie, 66 ans, s'est arrêtée net dans un tribunal de Pretoria. Accusée d'avoir permis à des employés fictifs de la Ligue des femmes de son parti, le Congrès national africain (ANC, au pouvoir), d'obtenir plus de 120 000 dollars de prêts bancaires, l'ex-femme de Nelson Mandela s'est à peine défendue. Aggravant son cas, elle a plaidé non coupable, comme son associé Addy Moolman, condamné à sept ans de prison, dont deux avec sursis.

Légende. Après ce verdict, dont elle a déjà fait appel, Winnie Mandela n'a pas manifesté la moindre émotion. Fidèle à sa légende, la «Mère de la nation» s'est montrée tout aussi stoïque qu'en 1963, à la fin du retentissant procès de Rivonia. Forte tête, elle décrétait alors : «Je ne perdrai jamais espoir, mon peuple ne perdra jamais espoir.» Nelson Mandela, son mari, venait d'être condamné à perpétuité. Seule, pendant vingt-sept ans, elle a élevé leurs deux filles et bravé l'apartheid.

Hier, elle s'est contentée d'annoncer sa démission de ses mandats de députée et de présidente de la Ligue des femmes de l'ANC. «Torturée par l'apartheid et maintenant par notre propre ANC», clamaient les banderoles de quelques dizaine