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Libération

En Chine, Raffarin arbore le masque diplomatique

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Le Premier ministre a invité le président Jintao au G8 d'Evian.
publié le 26 avril 2003 à 23h01

Pékin de notre correspondant

Lorsque Jean-Pierre Raffarin est arrivé à son hôtel à Pékin, vendredi matin, tous les employés avaient retiré leur masque de protection contre l'épidémie de pneumopathie atypique. Une fois le Premier ministre français et les photographes passés, ils l'ont remis... Cette scène résume l'enjeu d'image qui entoure cette première visite d'un haut dirigeant étranger en Chine depuis le début de l'épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère (Sras).

Mensonge. Le Premier ministre a fait l'éloge des dirigeants chinois qu'il a rencontrés, y compris le secrétaire du Parti communiste pour la ville de Pékin, Liu Qi, l'un des responsables du grand mensonge qui avait entouré l'épidémie jusqu'à dimanche dernier. Il a salué la «détermination au sommet» à lutter contre le Sras, ainsi que les «efforts de transparence depuis quelques jours». Mais il a clairement ajouté : «La transparence est la seule issue pour rassurer la population, face au risque de rumeurs et de désinformation.» L'organisation de la visite a un côté quelque peu irréel, dans une ville morte, à peine parcourue par quelques vélos et de rares habitants masqués. La délégation évite tout signe extérieur de précaution sanitaire, mais a reçu pour consigne de ne pas sortir de son hôtel cinq étoiles décontaminé, sauf pour aller sur les lieux des entretiens, comme le Grand Hall du peuple, tout autant décontaminé.

Ostracisme. Jean-Pierre Raffarin a voulu montrer à la communauté française vivant en Chine qu'il