Près d'un mois avant la tenue de l'élection présidentielle au Togo, où Gnassingbé Eyadéma est candidat à sa propre succession, Amnesty International s'inquiète des atteintes aux droits de l'homme commises dans un pays sous haute tension. Dans un rapport intitulé Togo : silence, on vote !, l'association recense les multiples pressions dont seraient victimes l'opposition et la presse de la part d'un pouvoir déterminé à museler toute forme de contestation. Elle appelle ainsi la communauté internationale, notamment la France, à faire pression sur le président sortant pour qu'il mette fin à ces pratiques. Hier, les autorités de Lomé ont dénoncé «les montages» d'Amnesty International.
Intimidations. «Au cours des trois premiers mois de l'année 2003, aucune marche ou réunion organisée par l'opposition n'a pu, à la connaissance d'Amnesty, se dérouler sans incidents», écrivent les auteurs du rapport. Ils mentionnent aussi les intimidations exercées sur les médias locaux. En septembre, rappellent-ils, deux journalistes du Nouvel Echo ont été condamnés à plusieurs mois de prison pour «atteinte à l'honneur» du chef de l'Etat. Enfin, une trentaine d'opposants auraient été interpellés, détenus ou torturés depuis janvier.
La volonté affichée par l'opposition de présenter un candidat commun à l'élection présidentielle du 1er juin pour tenter de déboulonner Eyadéma est-elle à l'origine de cette vague répressive ? Si c'est le cas, ce dernier peut être rassuré. Devant les atermoiements de la Coa