Pékin de notre correspondant
On la surnomme la «Dame de fer» chinoise, une femme d'autorité qui sait se faire respecter et obéir. Les étrangers qui ont eu à négocier avec elle lorsqu'elle s'occupait des dossiers commerciaux la qualifient carrément de «teigneuse»... Les Chinois, eux, l'ont baptisée lao guniang, la «vieille fille», car, à 64 ans, elle ne s'est jamais mariée, officiellement pour consacrer sa vie au Parti communiste et à la Chine...
Wu Yi, la femme politique la plus haut placée du pays, membre du bureau politique et vice-Premier ministre, vient de se voir confier une mission de la plus grande importance : sauver la Chine et le parti... du syndrome respiratoire aigu sévère (Sras). Elle a été nommée, samedi, ministre de la Santé en remplacement de Zhang Wenkang, limogé une semaine plus tôt pour avoir caché la vérité sur l'ampleur de l'épidémie dans la capitale. Dans le langage de la propagande, elle est devenue le «commandant en chef» dans la «guerre» contre le virus.
Menaces. Le choix de ce «poids lourd» pour un ministère autrefois négligé est le signe le plus sûr de l'importance prise par la crise du Sras, qui a porté un sérieux coup à la crédibilité internationale de la Chine, et menace le rythme de sa croissance économique. C'est le signe aussi, a souligné Raffarin, premier responsable étranger à rencontrer les dirigeants chinois depuis le début de la crise, que ceux-ci «ne sont pas dans la logique du fusible». «C'est le dossier du Président», a commenté le Pre