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Libération

L'opposition irakienne en désordre à Bagdad

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Réunion sur l'avenir politique, sur fond de manifestation chiite.
publié le 29 avril 2003 à 23h03

Bagdad envoyé spécial

Comment faire émerger un ordre nouveau du chaos ? C'est la tâche à laquelle ont commencé à s'atteler les Américains en convoquant, pour la première fois à Bagdad, hier, une réunion de ce qu'on appelle encore l'«opposition». Quelque 300 personnalités ­ opposants en exil, militants politiques dans la clandestinité, chefs tribaux, dignitaires religieux, acteurs économiques... ­ se sont réunies au centre de conférences de la capitale irakienne, sous la houlette du général Jay Garner, l'administrateur civil américain de l'Irak, et de son adjoint britannique, Tim Cross. Difficile de savoir quels critères de représentativité ont guidé les choix des Américains. De même, aucun décompte des participants n'a été rendu public. «Nous avons essayé d'effectuer un choix aussi large que possible», commentait en marge un officiel américain. Apparemment, deux tiers des participants étaient des Irakiens «de l'intérieur» et un tiers des «exilés» revenus au pays.

Boycott. Toute la journée, les rumeurs les plus contradictoires ont circulé : le Conseil suprême pour la révolution islamique en Irak (Asrii, selon l'acronyme britannique), un mouvement islamiste chiite affilié à Téhéran, a ainsi annoncé qu'il boycottait la réunion, alors que deux participants au forum disaient en être ; le clergé chiite a organisé une grande manifestation dans le centre de Bagdad pour protester contre sa non-invitation, alors que le Parti communiste et le parti islamiste chiite Al-Dawaa semblent avoi