La guerre d'Irak n'a pas été un affrontement chevaleresque. «Le duel, c'est terminé. Il est hors de question de se battre à égalité», constate le général français Jean Rannou. Pour les Américains, «il n'y avait pas d'autre option que la victoire». L'ancien chef d'état-major de l'armée de l'air pendant le conflit au Kosovo en 1999 est impressionné par la conduite américaine des opérations. «Pour décrypter un conflit, on a toujours trop tendance à se référer aux guerres du passé et à ne pas prendre assez en compte l'impact des nouvelles technologies», avertit cet aviateur. La guerre d'Irak ne ressemble pas aux précédentes. Elle marque le basculement de la stratégie militaire dans l'ère de l'information. Premier bilan.
Les frappes aériennes
Les images télévisées de la guerre ont été trompeuses. Grâce aux journalistes «incorporés», on a pu voir beaucoup de chars et de fantassins américains. Mais peu d'images d'avions. Ce sont pourtant les frappes aériennes qui ont brisé le régime irakien et ses forces militaires : 29 000 bombes et missiles ont été tirés, a indiqué le général Moseley, patron des opérations aériennes. C'est-à-dire plus d'un millier par jour, et sans la moindre pause ! Les deux tiers de ces munitions étaient guidées, contre à peine 8 % en 1991. Les autres n'étaient pas pour autant larguées au hasard. «Elles ont été tirées sur coordonnées à partir d'avions qui connaissent leur position d'une manière très précise, explique un aviateur. Mêmes non guidées, les bombes tom