Ramallah envoyé spécial
Contrairement aux supputations des «experts» et autres Cassandre qui grouillaient, hier à la Mouqata'a, siège en ruine de l'Autorité palestinienne, les députés du Conseil législatif palestinien n'ont pas traîné en longueur : par 51 voix pour, 18 contre et 3 abstentions, Mahmoud Abbas (dit Abou Mazen) a obtenu la confiance des parlementaires dans la soirée, alors que beaucoup s'attendaient à des débats interminables et à du harcèlement sur le choix de certains de ses ministres. Pour son discours d'investiture de Premier ministre, mardi devant le Conseil législatif palestinien, Mahmoud Abbas n'avait pas lésiné : il a porté le fer à la fois sur les problèmes internes et externes de l'Autorité : les réformes du régime et le défi «face au terrorisme», selon ses propres termes, seront au centre de son mandat.
La séance du matin à la Mouqata'a, face au bureau où est cantonné Yasser Arafat, s'est déroulée au milieu d'une cohue où se mêlaient presse, corps diplomatique dont Miguel Moratinos, envoyé spécial de l'Union européenne et... manifestants. En effet, à l'appel de l'Initiative nationale palestinienne, quelque 200 jeunes et des mères, brandissant les portraits de leurs enfants emprisonnés en Israël, ont rappelé, jusque dans la salle du Conseil, au nouveau Premier ministre ses devoirs à l'égard des prisonniers. Celui-ci n'a pas manqué d'assurer qu'il «n'épargnerait aucun effort pour que soient relâchés les quelque 10 000 détenus de l'occupation», dont Ma