Rome de notre correspondant
Accusé d'avoir corrompu des magistrats, Silvio Berlusconi s'est défendu, hier, devant le tribunal de Milan en attaquant le président de la Commission européenne, Romano Prodi. Au cours d'une déposition spontanée d'une cinquantaine de minutes, le chef du gouvernement a laissé entendre que, dans le cadre de l'affaire SME, c'est Romano Prodi qui devrait se trouver à sa place dans le box des accusés, pour concussion, avec comme témoin à charge l'ancien président du Conseil et actuel vice-président de la Convention européenne, Giuliano Amato. Après avoir vilipendé la semaine dernière les «juges politisés» de Milan, soupçonnés d'agir dans «une logique de coup d'Etat», le chef du gouvernement italien a donc décidé de contre-attaquer politiquement. Son entourage laisse planer la menace d'une dissolution du Parlement en cas de condamnation du leader de Forza Italia, qui serait du plus mauvais effet en pleine présidence italienne de l'Union européenne, au second semestre de cette année.
Pots-de-vin. Hier, Silvio Berlusconi a fourni sa version explosive de la vente de l'entreprise agroalimentaire SME (à l'époque contrôlée par le holding public Iri) à l'homme d'affaires et ancien patron d'Olivetti, Carlo De Benedetti. Ce dernier, assure-t-il, aurait décroché la SME pour seulement 497 milliards de lires (environ 250 millions d'euros) en versant des pots-de-vin «à un courant politique» de la démocratie chrétienne, celui de Romano Prodi, alors patron de l'Iri. Sil