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Libération

L'Union ne sera pas une prison

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publié le 6 mai 2003 à 22h54

à Bruxelles

Peut-on claquer la porte de l'Union européenne ? Les traités actuels n'apportent aucune réponse à cette question. Certes, on imagine mal Bruxelles envoyer ses blindés en cas de sécession d'un pays membre. Mais cela n'empêche pas les eurosceptiques de tonner que l'Union est une prison dont on ne peut s'évader. La Convention sur l'avenir de l'Europe, présidée par Valéry Giscard d'Estaing, va donc combler cette lacune et proposer une clause de sortie dans le projet de Constitution qu'elle est chargée de rédiger. Pour les 105 conventionnels qui en ont débattu, lors de la dernière session plénière, la chose est entendue : le divorce doit être possible, surtout quand on se veut un espace de liberté et de coopération volontaire. Les pays candidats ont particulièrement insisté, notamment ceux qui ont connu la «prison URSS». «Cet article est symbolique, mais nécessaire pour souligner la valeur de la liberté», a déclaré la députée lituanienne Liene Lepina. «Si on n'avait pas cet article, je ne pourrais pas correctement défendre ce traité dans mon pays», a renchéri le représentant du gouvernement estonien, Henrik Hololei. Mais reconnaître un tel droit n'est pas sans danger. «Un retrait sans condition fragilisera gravement l'Union», a prévenu la représentante du gouvernement français, Pascale Andréani. Attention aussi au piège du «chantage permanent», a lancé l'eurodéputé conservateur Elmar Brok, tandis que sa collègue socialiste Pervenche Berès a mis en garde contre le «risq