Johannesburg
de notre correspondante
A l'initiative de Bakili Muluzi, le président du Malawi, Thabo Mbeki et Olusegun Obasanjo, les chefs d'Etat de deux grandes puissances africaines, l'Afrique du Sud et le Nigeria, se sont rendus, hier, à Harare, la capitale du Zimbabwé. Ils y ont rencontré Robert Mugabe, leur homologue, mais aussi les leaders de l'opposition zimbabwéenne. Thabo Mbeki et Olusegun Obasanjo, fraîchement réélu dans un scrutin entaché par la fraude, ont ressorti le plan qu'ils avaient déjà proposé après la victoire contestée de Mugabe, en mars 2002.
Chances limitées. Au programme : la succession du président, âgé de 79 ans, par un homme plus jeune issu des rangs de son parti, l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF), puis la formation d'un gouvernement d'unité nationale et l'organisation des prochaines élections dans la transparence. Les chances de succès de cette initiative paraissent limitées. Robert Mugabe a lui-même rappelé, la semaine dernière, ne pas avoir l'intention de quitter le pouvoir avant la fin de son mandat, en 2008.
Au lieu de la décrispation à laquelle beaucoup s'attendaient, après les élections de l'an dernier, Mugabe a réprimé l'opposition, plus que jamais. Et rondement mené sa réforme agraire, avec la confiscation de la quasi-totalité des fermes détenues par des Blancs. En proie à la famine, les Zimbabwéens ne sont pas seulement pénalisés par la désorganisation de leur agriculture. La gestion désastreuse de l'économie