Berlin de notre correspondante
Tous contre Schröder. L'aile gauche du SPD (le Parti social-démocrate au pouvoir). Les syndicats. Les chômeurs. Les retraités. Et maintenant une partie des Verts. Chaque jour, la liste des opposants aux projets de réforme s'allonge un peu plus. Après un automne déjà largement obscurci par les questions sociales, le chancelier avait réussi à remonter dans les sondages grâce à la fermeté de sa position sur l'Irak, en totale adéquation avec les aspirations pacifistes de la majorité des Allemands. Favorables à la guerre contre l'Irak, les chrétiens-démocrates, eux, avaient chuté de plus de douze points dans les sondages. Reconduit le 22 septembre dernier d'une courte majorité, le chancelier Schröder est une nouvelle fois rattrapé par la politique intérieure.
Depuis trois semaines, un véritable climat de défiance s'est instauré dans le pays. Selon les derniers sondages, près de 35 % des Allemands pensent que le gouvernement «rouge-vert» ne parviendra pas au terme de son mandat en 2006. Aucun membre du gouvernement, même les plus populaires, comme le ministre des Affaires étrangères, Joschka Fischer, ou le ministre de l'Intérieur, Otto Schily, n'est épargné par la crise. «Tout cela, c'est à cause de ces irresponsables de l'aile gauche, tonne Manfred Güllner, directeur de l'institut Forsa, réputé proche de Schröder. Ils ont réussi à faire douter la population des capacités du gouvernement de mener à bien les réformes qui s'imposent. La preuve : 30 % des