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Libération

Colombie : les Farc abattent dix otages

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Ils ont été exécutés alors que l'armée tentait de les libérer.
par Zoé BERI
publié le 7 mai 2003 à 22h55

Bogota intérim

Un instant, Yolanda Pinto de Gaviria a refusé d'y croire. Il y a deux semaines, elle avait organisé elle-même les manifestations, un an après l'enlèvement de son mari, Guillermo, capturé par la guérilla au cours d'une marche pour la paix. Mais, lundi, la nouvelle est tombée comme un couperet. Le gouverneur de la région de Medellin venait d'être assassiné, dans le nord-est du pays, avec l'ancien ministre colombien de la Défense, Gilberto Echeverri, et huit autres otages des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), alors que l'armée tentait de les libérer. Depuis, la tristesse a fait place aux questions et à la colère des familles. «Nous ne voulions pas d'une opération militaire, répétait, en pleurs, la mère d'un policier tué lundi. Nous savions qu'ils pouvaient mourir dans des combats ou être assassinés par le groupe rebelle.»

Versions contradictoires. Toute la journée, les circonstances exactes de la mort des dix otages sont restées floues. Dans la région, certains paysans parlaient de combats confus entre l'armée et la guérilla. Un doute levé quelques heures après par le président Uribe. «Les Farc les ont lâchement abattus ­ certains d'un coup de grâce dans la tête ou la nuque ­ quand ils ont entendu arriver les hélicoptères de l'armée», a-t-il affirmé sur les chaînes de télévision, avant de laisser la parole à un des deux seuls survivants : «Les guérilleros nous ont dit que personne n'en sortirait vivant et ils ont commencé à tirer. Ils ont achevé le