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Libération

Mort d'un géant de la lutte antiapartheid

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Walter Sisulu, 90 ans, patriarche de l'ANC et proche de Mandela, préférait rester dans l'ombre.
publié le 7 mai 2003 à 22h55
(mis à jour le 7 mai 2003 à 22h55)

«Une partie de moi-même s'en est allée», a commenté Nelson Mandela d'une voix grave. A l'annonce de la mort de Walter Sisulu, à 90 ans, lundi soir, dans sa maison de Johannesburg, les hommages à ce «géant» de la lutte contre l'apartheid ont afflué. Resté en retrait après la libération de l'Afrique du Sud, ce «faiseur de rois» a largement contribué à la carrière politique de Nelson Mandela, le premier président noir de l'Afrique du Sud. Patriarche du Congrès national africain (ANC), Walter Sisulu a formé ses plus importants leaders.

Tout au long de sa présidence, entre 1994 et 1999, Nelson Mandela ne prenait jamais de décision importante sans le consulter. Solide comme un roc, Walter Sisulu était respecté par ses camarades pour son calme et sa stabilité. «Il ne perdait jamais la tête dans un moment de crise», a écrit Nelson Mandela dans son autobio graphie, Longue mar che vers la liberté. «Il était souvent silencieux quand les autres criaient.»

Métis. Né la même année que la fondation de l'ANC, en 1912, Walter Sisulu a contribué à transformer ce parti en mouvement de masse dans les années 40, puis en mouvement révolutionnaire vingt ans plus tard. Enfant naturel d'un magistrat anglais et d'une domestique noire, Walter Sisulu est resté fidèle à sa famille maternelle, dont il a conservé le nom. Il n'a pas voulu se faire classer métis, alors qu'il aurait pu bénéficier des privilèges réservés à cette catégorie raciale, instaurée par le régime de l'apartheid en 1948.