Les Etats-Unis ont tenté, hier, de redorer leur blason largement terni par la passivité des troupes américaines lors du pillage du Musée de Bagdad, dans les trois jours qui ont suivi la chute de la capitale irakienne, le 9 avril. «Même si les criminels qui ont commis ces vols ont réussi à emporter les objets au-delà des frontières de l'Irak, ils doivent savoir qu'ils n'échapperont pas à la justice», a promis John Ashcroft, le ministre américain de la Justice, hier à l'issue d'une réunion d'Interpol à Lyon. Ashcroft a estimé que «le pillage et le vol des objets ont été commis par des groupes criminels organisés». Outre l'Unesco, le Conseil international des musées et l'Association internationale des marchands d'art, 19 pays étaient représentés à cette rencontre qui a duré deux jours.
Le responsable américain a aussi rappelé que les Etats-Unis avaient déjà mobilisé une équipe de la police fédérale (FBI), des agents des douanes et de son ministère et que 2 millions de dollars avaient été alloués à cette tâche. Mais entre le discours et la réalité de l'engagement américain, il y a un pas : selon nos sources, le secrétaire d'Etat Colin Powell a ainsi fait savoir, lundi à l'Unesco, qu'il refusait, pour cause d'«instabilité», l'envoi à Bagdad d'une mission d'enquête scientifique sous son égide pour évaluer les dégâts. Pourtant, des archéologues britanniques et américains se préparent à se rendre sur place dans les tout prochains jours pour le compte de leur propre institution : le B