New York de notre correspondant
Le premier à se présenter au micro, l'ambassadeur pakistanais, président en exercice du Conseil de sécurité, n'a lâché que quelques mots. «C'est un texte très complet, il faut l'étudier de près.» Quelques minutes plus tard, son homologue angolais a préféré «ne pas faire de commentaires», à l'image du représentant bulgare ou mexicain. Tout juste si l'ambassadeur chilien glissait qu'il fallait «adopter une attitude constructive».
Prudence et modération. C'est un peu ce qui dominait, vendredi, avant la réunion du Conseil de sécurité consacrée à la résolution américaine sur l'après-guerre en Irak. Depuis des semaines, les diplomates s'interrogaient sur le rôle que l'administration Bush allait bien vouloir allouer à l'ONU après son offensive. Présenté officiellement vendredi, après avoir circulé à New York dès jeudi, le projet de résolution de Washington livre une réponse assez claire : un rôle minimum. Tout en réclamant la levée des sanctions commerciales con tre l'Irak et la suspension d'ici quatre mois du programme «Pétrole contre nourriture», le document demande surtout à l'ONU «d'endosser» la prise du contrôle de l'Irak par les puissances occupantes (Etats-Unis, Grande-Bretagne) pour au moins un an. Londres et Washington ont d'ailleurs fait parvenir une lettre à l'ONU pour affirmer «leur responsabilité de gouvernement» en Irak.
«Partie délicate». Pourtant, on ne sent guère souffler le vent de la révolte à New York. Comme si l'ONU, après avoir éta