Vilnius envoyée spéciale
Malgré le silence électoral imposé depuis jeudi minuit, les Lituaniens, qui votent samedi et dimanche pour ou contre leur adhésion à l'Union européenne, ont dignement célébré vendredi «la fête de l'Europe». Agitant des drapeaux aux couleurs nationales jaune, vert et rouge, et ceux de différents pays européens, des dizaines de lycéens dansaient dans les rues de la capitale, Vilnius. «La campagne est finie, mais, aujourd'hui, c'est le 9 mai, et nous sommes pratiquement dans l'Union !», s'exclame Dalia. «J'espère que le oui va l'emporter. Avec l'Union, notre niveau de vie devrait s'améliorer. Je pourrai étudier à l'étranger, y travailler légalement», explique la jeune fille qui vient de fêter ses 18 ans et vote pour la première fois.
Peur du chômage. Face à ce scrutin décisif, le président Rolandas Paksas a quelques inquiétudes. Au dernier jour de la campagne, il est passé à Ignalina, gardant le plus difficile pour la fin. C'est là que se trouve la centrale nucléaire qui produit 70 % de l'énergie consommée dans cette ancienne République soviétique de 3,6 millions d'habitants et qui exporte une grande partie de sa production en Biélorussie, Russie et Lettonie voisines. Ses deux réacteurs étant du type Tchernobyl, Bruxelles exige que la Lituanie les arrête avant 2009. «Pour les gens d'Ignalina, voter pour l'Union européenne, c'est voter pour le chômage», dit une habitante de Visaginas, ville-dortoir des employés de la centrale. «Les Français veulent qu'on f