Wroclaw envoyée spéciale
La «vieille» et la «nouvelle Europe», divisées sur la crise irakienne, sont bien décidées à poursuivre malgré tout le dialogue, même si leurs désaccords demeurent. La France et l'Allemagne, tenantes du «camp de la paix», et la Pologne, chaude partisane des Etats-Unis, en ont fait la démonstration, vendredi, dans le cadre du sommet du triangle de Weimar qui s'est tenu à Wroclaw (ouest de la Pologne).
De l'eau dans son vin. Pour la première fois, Jacques Chirac a reconnu l'existence «de divergences de vue sérieuses» avec Varsovie, qui s'apprête à prendre en charge l'un des secteurs créés en Irak dans le cadre de la force de stabilisation dirigée par les Américains. Mais le président français, qui, en janvier, avait rudoyé les ex-pays de l'Est candidats à l'UE pour avoir pris parti en faveur de Washington, a depuis mis de l'eau dans son vin. «La France a un certain nombre de convictions, a-t-il dit, la Pologne se fonde sur d'autres principes ; l'essentiel est que nous voulions aller ensemble de l'avant» dans la construction européenne.
Auparavant, Jacques Chirac et Gerhard Schröder s'étaient employés à dissiper les malentendus avec leur hôte, en particulier à rassurer le président Aleksander Kwasniewski sur la portée du minisommet européen sur la défense, organisé le 29 avril à Bruxelles, qui avait tant inquiété les très atlantistes dirigeants polonais. «Le président français et le chancelier Schröder m'ont assuré que cette initiative n'était nullement dir