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Libération

Irak: les indésirables «invités de Saddam»

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Palestiniens, Syriens, Soudanais, logés aux frais du régime, sont aujourd'hui chassés.
publié le 12 mai 2003 à 22h58

Bagdad envoyé spécial

Dans la tente il y a des matelas de fortune, deux grands bidons en plastique pour l'eau et un tapis qu'elle a juste eu le temps d'emporter avec quelques bijoux. «Le propriétaire est arrivé avec ses deux fils armés et nous a dit : "Saddam est parti, vous devez partir aussi et quitter les lieux sous quarante-huit heures"», raconte Ramzia Hizayi, 55 ans, Palestinienne née près de Haïfa, qui a fui Israël en 1948. Il y a encore quinze jours, elle habitait avec les siens une petite maison à Djemileh, une banlieue de Bagdad. Un logement de fait gratuit, attribué par le Baas, l'ex-parti au pouvoir, qui versait un loyer dérisoire au propriétaire. Depuis son expulsion, elle vit dans un campement de fortune de quelque 150 tentes, installé sur la pelouse pelée du centre sportif palestinien que les Irakiens surnomment désormais ironiquement «le camping Jérusalem». Près d'un mois après la chute du régime, le retour de bâton est dur pour tous ceux qui étaient considérés, à tort ou à raison, comme «les invités de Saddam», des exilés politiques syriens, égyptiens, soudanais, proches du Baas irakien, et surtout les Palestiniens. Quelque 70 000 à 90 000 de ces derniers vivent en Irak et déjà, dans la capitale, plus de 400 familles ont été chassées de leur habitation. Un phénomène qui prend de l'ampleur et inquiète le HCR, (le Haut-Commissariat des réfugiés de l'ONU) qui a dénoncé à Genève «ces expulsions brutales».

Privilégiés du régime. «Saddam Hussein voulait libérer la P