Man, Danané
envoyée spéciale
Un fil tendu en travers de la piste matérialise la frontière, à quel ques centaines de mètres d'un village libérien dont on aperçoit quelques toits dans l'enchevêtrement des arbres immenses et de la brousse. Côté ivoirien, le Mouvement patriotique de Côte-d'Ivoire (MPCI), la principale rébellion, tient le poste de douane de Gpinta, bâtiment vétuste et saccagé. C'est par là que les combattants libériens, recrutés par le Mouvement populaire ivoirien du Grand-Ouest (Mpigo, allié du MPCI), se sont enfuis il y a une quinzaine de jours, chassés par le MPCI. Une opération de «nettoyage» entreprise dans la région frontalière suite aux nombreuses exactions commises par ces mercenaires.
Repoussés. «Les combats ont duré trois jours», rapporte le sergent Chérif Ousmane, l'un des principaux chefs militaires du MPCI, qui dit avoir perdu quinze hommes, dont certains ont été torturés. Sa compagnie a été encerclée à Danané, à une trentaine de kilomètres de la frontière, et attaquée à l'arme lourde. A partir de Danané, les combattants libériens et sierra-léonais ont été repoussés vers le Liberia, où les attendait l'armée libérienne. «Ils n'ont pas été bien accueillis», rapporte, laconique, le chef de poste de Gpinta. Tout au long de la piste, des véhicules calcinés, portant parfois des inscriptions en anglais, témoignent des combats récents. On ne trouve plus trace de combattants anglophones, ni sur les grands axes autour de Danané ni aux postes frontières libériens