Au volant d'un camion bourré d'explosifs, deux kamikazes se sont jetés hier contre un bâtiment des forces de l'ordre dans le nord de la Tchétchénie. L'attentat a fait au moins 40 morts et 100 à 200 blessés, dont certains sont dans un état grave. La cible était un bâtiment du Service fédéral de sécurité (FSB, ex-KGB) et de la police tchétchène, à l'intérieur d'une zone administrative dans le bourg de Znamenskoïe.

Le véhicule est arrivé «à grande vitesse vers 10 heures du matin. Les gardes ont ouvert le feu mais n'ont pu l'arrêter», selon le chef du district, Soultan Akhmetkhanov. L'explosion équivalait à une tonne de TNT et a creusé un cratère d'une quinzaine de mètres de diamètre et d'environ cinq mètres de profondeur. Les recherches se poursuivent dans les décombres des bâtiments, où pourraient encore se trouver des corps. Des civils figurent aussi parmi les victimes, l'attaque ayant endommagé plusieurs immeubles d'habitation voisins.

Pas de contrôle. Ce nouvel attentat-suicide des indépendantistes ­ le plus meurtrier depuis celui de décembre, qui avait fait 80 morts à Grozny ­ montre que Moscou, qui maintient 80 000 hommes dans la république rebelle depuis le début de l'intervention en octobre 1999, ne contrôle toujours pas la situation. Le président Vladimir Poutine a immédiatement réagi, affirmant que de tels actes visaient à «stopper le processus de règlement politique en Tchétchénie».

A la veille du pseudo-référendum constitutionnel du 23 mars en Tchétchénie, le Kremlin a