Menu
Libération

On prélève bien les cerveaux en Grande-Bretagne

Article réservé aux abonnés
Scandale autour des retraits d'organes sur les cadavres.
publié le 14 mai 2003 à 22h59

Londres de notre correspondant

Elaine Isaacs estimait que le suicide de son mari, Cyril, aurait pu être évité si ses troubles mentaux avaient été traités à temps. Cette veuve inconsolée de Rochdale, une banlieue de Manchester, a décidé de poursuivre son ancien généraliste pour négligence devant le General Medical Council, l'ordre des médecins. En avril 2001, treize ans après la mort de son époux, elle a appris, au cours de la procédure, que son cerveau avait été prélevé à des fins scientifiques. Une pratique massivement répandue en Grande-Bretagne bien qu'illégale, selon un rapport publié lundi.

Autorisation de la police. La lettre se trouvait dans le dossier médical de Cyril Isaacs. La faculté de médecine de Manchester expliquait mener des recherches sur l'activité cérébrale et demandait à l'omnipraticien des détails sur le passé psychiatrique de son patient. Après cette découverte, Elaine Isaacs a retrouvé le pathologiste qui avait procédé à l'autopsie de son mari, une pratique habituelle en cas de suicide. Il lui a confirmé qu'il avait bien extrait le cerveau du défunt avec l'autorisation du coroner, l'officier de police judiciaire. L'organe, entreposé à la Manchester University Medical School, n'a même pas servi à la recherche et a été finalement incinéré en 1993. Les Isaacs sont des juifs orthodoxes de stricte obédience. La halakhah, la jurisprudence rabbinique, s'oppose à la mutilation d'un cadavre, sauf dans des cas très précis comme la sauvegarde de la vie.

Choquée, sca