La communauté internationale s'alarme de la poursuite des massacres en Ituri et la France, à la demande de l'ONU, pourrait envoyer des soldats à l'est de la République démocratique du Congo. Dans cette région frontalière de l'Ouganda, les affrontements entre les milices des deux principales ethnies, les Lendus et les Hemas, ont fait plus de 50 000 morts depuis 1999, et 500 000 déplacés. Les exactions contre les civils ont gravi un échelon en intensité et en cruauté depuis le retrait définitif de l'armée ougandaise de Bunia, chef-lieu de l'Ituri, fin avril. Les quelque 4 300 soldats de la Mission de l'Onu en RDC (Monuc) ne semblent pas en mesure de s'opposer à des milices armées par le Rwanda et l'Ouganda, les frères ennemis qui se livrent au Congo une lutte pour le contrôle des richesses.
«Bonnes volontés». De plus en plus critiquées par les dirigeants africains, les Nations unies ont lancé un appel aux «bonnes volontés» et Paris a répondu présent. «La France est disposée à apporter sa contribution à la stabilisation de l'Ituri et nous sommes actuellement en train d'étudier les modalités pratiques d'une participation à une force internationale ad hoc et temporaire, qui viendrait en appui de la Monuc», a déclaré hier François Rivasseau, porte-parole du Quai d'Orsay, précisant que le secrétaire général de l'ONU avait lui-même sollicité l'envoi d'un bataillon français dans la région. Kofi Annan s'est d'ailleurs félicité de l'offre, indiquant qu'il contactait d'autres gouvernemen