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Libération

Une ministre antiguerre démissionne à Londres

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Clare Short était opposée à l'intervention en Irak sans l'aval de l'ONU.
publié le 14 mai 2003 à 22h59

Londres de notre correspondant

Clare Short, la ministre britannique du Développement international, a démissionné lundi matin... avec deux mois de retard. Cette femme au franc-parler qui incarnait l'aile gauche du Parti travailliste au sein du gouvernement de Tony Blair avait annoncé son départ en cas d'entrée en guerre de son pays «sans l'aval des Nations unies». Elle avait même eu des mots très durs contre son patron. Elle jugeait son attitude «dangereuse pour le monde, son propre avenir et sa place dans l'histoire».

Promesses. Mais, juste avant le déclenchement des hostilités, elle avait ravalé ses menaces, encaissé les critiques venues de toute part et décidé de rester envers et contre tout. Elle affirme aujourd'hui avoir été trompée. «J'ai accepté de demeurer au gouvernement pour aider à la reconstruction de l'Irak», écrit-elle dans sa lettre de démission adressée au Premier ministre. «J'ai peur que les promesses que vous m'avez faites sur l'établissement d'un gouvernement irakien légitime dans le cadre d'un mandat de l'ONU n'aient pas été respectées.»

Remaniement. Pour les fidèles du blairisme, Clare Short est partie pour ne pas être renvoyée. Elle devait être l'une des premières victimes d'un prochain remaniement. Tony Blair lui a d'ailleurs trouvé presque immédiatement une remplaçante. La nouvelle ministre de la Coopération internationale, la baronne Amos, appartient à la chambre des Lords et occupait jusque-là un poste de sous-secrétaire d'Etat au Foreign Office. Elle