Buenos Aires de notre correspondant
La capitulation de Carlos Menem rappelle les pires moments de ses deux mandats de président de la République argentine entre 1989 et 1999. Dix ans ponctués de scandales financiers, de morts inexpliquées... dont le pays ne s'est pas encore remis.
L'ex-président, qui venait à peine de sortir de résidence surveillée après avoir été accusé de trafic d'armes, a raté son retour. Toujours tiré à quatre épingles et flanqué d'une épouse chilienne, ancienne miss Univers deux fois plus jeune que lui, Carlos Menem n'a pas réussi à faire oublier aux Argentins ses pratiques douteuses, qui vont bien au-delà d'un président amoureux de jolies femmes et de belles voitures.
En plus du traumatisme de la crise économique, l'Argentine se souvient d'un Président qui a pardonné aux tortionnaires de la dictature une dictature ayant causé la disparition de 30 000 personnes et qui a mis à sa botte une Cour suprême aujourd'hui totalement décrédibilisée. La fin peu glorieuse de ce vieux caudillo 72 ans de la politique argentine, si elle réjouit la majorité de la population, laisse le pays au milieu d'une grave crise institutionnelle.
Fausse prédiction. L'ex-président de la République était apparu amer et abattu après son étroite «victoire» du premier tour, très loin du personnage flamboyant qu'il avait tenté d'imposer durant sa campagne. Il avait alors décidé de se séparer de sa vieille garde, qu'il accusait notamment de l'avoir trompé en lui prédisant une victoir