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Libération
Portrait

Louis Michel, Wallon à l'ambition belge

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Le chef de la diplomatie serait favori pour la tête du gouvernement.
publié le 15 mai 2003 à 23h00

Liège envoyé spécial

Sur une petite route de Belgique, deux motos filent à vive allure. Soudain, elles ralentissent à hauteur d'une auberge réputée de Wallonie. Les deux motards descendent de leur engin avant d'ôter leur casque et de s'attabler. Ebahis, les clients reconnaissent alors le roi Albert II et Louis Michel, le ministre des Affaires étrangères. La scène se passait l'été dernier (1).

Franc-parler. A l'heure où les électeurs de Belgique sont appelés à désigner leurs députés et sénateurs (lire encadré), ce n'est pas le moindre des atouts du populaire chef de la diplomatie du royaume que d'être apprécié au palais. A l'issue du précédent scrutin législatif, en 1999, Louis Michel avait déjà, dit-on, les faveurs du monarque pour prendre la tête du nouveau gouvernement. Mais le dirigeant du Mouvement réformateur (MR), l'ex-Parti libéral francophone, avait préféré s'effacer au profit de son homologue flamand, Guy Verhofstadt. Quatre ans plus tard, l'heure de Louis Michel aurait-elle sonné ?

La Belgique, Wallons et Flamands réunis, s'est entichée de cet homme rond et barbu, doté d'un tempérament généreux, d'humour mais aussi d'un franc-parler peu diplomatique. Ancien instituteur puis professeur de langues germaniques, il est l'un des rares hommes politiques wallons à parler aussi bien le français que le néerlandais. Se définissant avant tout comme belge, Louis Michel, libéral sans complexe, s'est fait fort de changer l'image de la Wallonie taxée d'«assistée» et de «clientéliste