Salzbourg envoyé spécial
On les attendait d'abord à 15 h 30, puis à 18 h, puis vers 20 h. C'est seulement à 20 h 55 hier soir que l'avion de la Lauda Air en provenance d'Alger a atterri sur le petit aéroport de Salzbourg. A son bord, dix Autrichiens, otages depuis plus de deux mois de «groupuscules islamistes» selon Alger, terrés dans quelque canyon désertique du Sahara. Les très nombreux journalistes, venus de toute l'Autriche, d'Allemagne et de Suisse, en faction depuis de longues heures dans une minuscule cafétéria de l'aéroport, sont repartis frustrés. Tout contact avec les otages s'est avéré impossible.
A peine descendus de l'avion, les huit Salzbourgeois et les deux Tyroliens se sont immédiatement engouffrés dans un bus de l'armée, affrété pour l'occasion, dans lequel chacun a pu enfin serrer dans ses bras un membre de sa famille. De la part de ces derniers, très peu d'informations ont filtré.
Première surprise. Le mur de silence bâti par les autorités autrichiennes à l'égard de la presse a entretenu le trouble sur les conditions dans lesquelles les otages ont été libérés. La première surprise est venue du Kronen Zeitung. Dans son édition du matin, vendue sur les trottoirs de Vienne dès 6 h, ce très puissant tabloïd titrait : Assaut en Algérie. Les otages libérés. Or, selon la version officielle algérienne, répétée par les autorités autrichiennes, cet assaut aurait eu lieu vers 4 h du matin ! Parmi les journalistes autrichiens, le bruit courait que la ministre des Affaire